Monday, October 01, 2007

Rock Sucks

Quartier de roppongi hills... Tokyo. Y'a quelques mois. Printemps 2007.
La veille d'un concert dans un petit club: "le banzai" ou bien "le mawashi" bref un truc à faire du kung fu et à balarder des sushis dans la gueule de tout le monde (ce qu'a été fait plus tard dans ce court sejour), en fait on n'en à rien à foutre du nom.
Celà devait être: "Une dâte exceptionelle", et cela pour deux raisons: le soleil levant, soit de l'autre coté du globe ce qui est un truc absolument génial pour des gars qui ont tout le temps la gueule à l'envers et l'absence quasi totale de défonce possible. A cela vient s'ajouter le controle de nos rapports avec les "fans" (où plutôt devrions nous dire "personne en stade pré-suicidaire"), depuis le bug de Leeds(dâte annulée), par les cols blancs qui organisaient l'événement. Le pourquoi de ce post en fin de compte.
Le manager et ce qu'était à l'époque notre maison de disque soit une bande de connards hypocrites nous tenaient à la baguette... et à la braguette, à distance de toute distraction possible... Inflexibles. On devait assurer une putain de dâte pour la foutue promotion du groupe... Un truc à la Mireille Delon quoi.
Alors bon fallait faire avec. Surtout aprés les vacances en Croatie de J et la lettre du juge.... Fallait pas partir avec des junkies incontrolables bordel de merde!!!. Quand on n'a rien et qu'on peut s'enfler la gueule qu'avec du néocodion ou des fleurs de datura coupées grossièrement à la noix muscade ou au clou de girofle le tout pris tantôt avec de la codeine tantôt du dextropopoxyphène ben ça vous vrille différemment la tête. Force est de reconnaitre.
C'était onze heures du mat sur un quelconque fuseau horaire de cette planète pourrisante, mais p'tet pas le notre, de fuseau. On avait passé la matinée à ecouter en boucle "the drowning man" de qui vous savez surement. Sachant qu'on avait pas dormi, on ressemblaient donc à un croisement entre un sac de ciment bourré de benzodiazepines barbouillé de cirage noir et une lava lamp ébréchée.... Le tout arrosé comme il se doit de quelques litres de saké bien moins fort que les merdes aromatisées à la rose des restos asiatiques européens. Donc rien à voir avec ce putain de nectar de riz.
On passe sur la nuit précédente et les parties de patchinko à coup de latte... Inracontable...
Là on était dans un pub en plein milieu de roppongi hills je sais pas si vous pouvez vous imaginer le truc. Là pour la peine on était vraiment farçi jusqu'a la tronche, les synapses en sac de noeuds mélangeant les neuromediateurs du conscients dans les neurones de l'inconscients...
Un journaliste fashion tendance type rockeuse euopéene et sa ravissante assistante en tailleur trés trés classe nous interrogeait pour un fanzine (j'ai pas dit magazine) avec un nom du type Jujitsu ou Geronimo, dans un anglais aussi bon que le notre.
G n'était pas venu, il avait passé la matinée à gerber en hurlant que le mix des voix de the drowning man était la chose la plus traumatisante de toute la planète , ce que nous confirmons tous evidemment. Ah, et il avait aussi défoncé la cloison en placo de la chambre... à coup de tête... donc il été encore un peu sonné.
Bref une question était à retenir: "pourquoi notre musique est-elle aussi noire et les paroles aussi hallucinées?"
Au début on croyait qu'il nous demandait le tirant de nos cordes, ou la marque de nos jeans. Le truc classique quoi de tout ces mag... Vous voyez le genre.
A posteriori, surement que c'était un truc dans le style. Bref on a répondu à la première question. Celle qu'on pensait avoir comprise du mieux que pouvait le faire le groupe.
On s'est tous regardé, là aussi du mieux qu'on le pouvait. On s'est même arrété de parler. On repensait à cette ballade le matin précédent en arrivant direct de la vieille europe... dans le parc Ueno avec tout ces foutus cerisiers immenses et ce blanc immaculé, incroyable, ces milliards de fleurs, là, partout, envoyant des décharges insurmontables à nos cellules rétiniennes comme des anges miniaturisées aux yeux bridées pris dans un stroboscope. Le jet-lag, malgré les caisses de mélatonine qu'on s'était envoyées, nous tenait encore les pieds sur Mars, les oreilles gréffées sur les écouteurs de la classe eco du vol Franfort-Tokyo avec oh joie "la passion selon St Jean" en boucle toutes les 47minutes. Idéal pour calmer tout les membres. Nous nous etions donc retrouvés dans ce parc sur une idée de notre attachée de là bas: Souyoko ou Megumi un truc dans ce gout là. Dévastés de l'interieur et anéantis par l'exterieur, fondant en larmes intarissables les forces nous lachant les uns aprés les autres, nous etions ubmergés une fois de plus par ce que nous pensions être les seuls à voir. Un des plus beaux souvenirs de notre vie. Mais à vrai dire il n'y'a que ça, des souvenirs magnifiques. Notons que notre attachée à été prise aussitôt de panique et que nous en avons une nouvelle depuis ce matin... Machuko ou Tatami... je crois.
Revenons à l'interview.
J a pris la paroles et à répondu en substance; " Nous sommes tous içi de passage, pour une trés courte durée. Pendant cette periode, nous éfleurons à peine la surface de ce monde, pourtant le peu que nous arrivons à entrevoir est d'une infinie beauté, tout est au dela de ce que nous pouvons réellement percevoir. Finalement notre musique n'est pas faite pour être écoutée, c'est juste un truc purement égoiste qu'on fait pour exprimer notre insondable tristesse et désespoir devant ce monde qui ne peut se comtempler."
On a tous regardé J en se disant putain oui c'est vrai bon sang c'est ça on est les gars les plus heureux de cette foutu planète. Mais en fait on creve à l'idée du gachis permanent, agonisant et attendant impassible que la cape noire que nous tissons sans cesse ai fini de recouvrir et anéantir tout le merdier. On se sentait un peu moins cons.
Le gars et la fille se sont regardé tournant leurs notes... Mouais là c'est sur ils avaient leur réponse mais C enchaina: "Nous ne faisons pas de la musique et nous ne sommes pas non plus des artistes. L'art est mort en 1916 et Wharol s'est fait plaquer ses gonades avec de l'or 24 carats en vendant son cadavre. Donc non la musique aujourd'hui n'est pas de l'art. Pour nous c'est juste qu'on sait pas faire grand chose d'autre, qu'on n'a que ça pour s'exprimer et que d'autres personnes ont pensé à s'en servir pour se faire des tunes. Les gens se délectent de la nullité d'autres personnes pendant que ceux qu'on des ficelles pleins les mains leurs disent: c'est cool putain c'est cool achetez ça vous aussi vous serez cool.
Ensuite, je crois que nos interlocuteurs étaient satisfaits ou bien on avait du zapper le fait que c'était cool de mettre une cravate quand on joue de la guitare avec un jean slim... Donc on étais pas assez cool mais par contre completement pétés avec leur budweiser saké et tout ce qu'on a pu picoler au frais de la princesse pendant cette courte? longue? demi heure.
Le lendemain le concert à été annulé parceque T était partit sans prevenir et qu'on l'a retrouvé tard dans la nuit completement déchiré sous un des cerisiers du parc Ueno.
Nous repartimes le lendemain sans un mot sirotant l'alcool blanc dés le lever.
De jour, l'avion survolait le cercle polaire et nous contemplions dans des songes d'ethanol, le monde et ces étendues glacées et merveilleuses, qu'on effaçait un peu plus à grand coup de kérosène à chaque secondes, le spectacle s'étendant jusqu'aux confins de l'univers.
Nous regardions le monde tel qu'il a toujours été; froid, impassible, beau et éternel.
Sans vraiment le comprendre.

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