Tuesday, November 06, 2007

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From Benicassim festival 2007
Enjoy!

X - L'histoire de Victoria Hamilton - X


Nous venions de franchir sous un matin d’hydroxizine la frontière hispanique dans un état d’abrutissement proche de la mort, notre organisme brassant tant bien que mal le surplus de toxines de la veille, de quoi flinguer simultanément tous les taureaux d’Espagne.
Une odyssée d’un genre nouveau pour l’espèce humaine dégénérée que nous sommes censés représenter venait de commencer. Auparavant, elle nécessita l’oubli de nos univers désolés et l’emprisonnement de terrifiants monstres païens dans un coffre de granit noir.
Nous roulions donc à bord d’une camionnette de location fraîchement emboutie. -J- en bon capitaine conduisait ses 2 globes oculaires hyperhémies cachés derrières une paire de lunettes jaune fluo tordue de marque Fluffy (trouvée sur un aire d’autoroute à la classique pause défonce…). A l’arrière –C- hurlait régulièrement pour qu’on la laisse descendre. Sur l’autoradio cassette tournait la version « reverse » d’une compilation absolument terrifiante de Juliette Greco que personne n’osait arrêter. En fin de journée, notre escale Barcelonaise s’étant soldée par des courses en règles à la Plaça Reial et au Barrio Chino et l’on oublia de confirmer notre réservation à l’auberge de jeunesse…. A 2 h du mat nous étions défoncés types hyperactifs psychotiques avec la classieuse idée de reprendre l’autoroute A7 à bord de notre fabuleux vaisseau direction le néant.
Nous arrivâmes finalement encore plus raide à l’aube au festival de Benicassim, frais comme des cadavres mort 3 fois mais jamais réssucités. Choisissez n’importe quelle année de 1999 à 2007, on y était et le trajet se répète à chaque fois à l’identique.Commençait alors 7 jours d’insurpassable laminage de neurones ainsi que le pourquoi du comment de Victoria Hamilton…
Tout les jours en allant à la corvée red bull, vodka, superette, clope, après avoir traversé le désert de palmes, nous passions devant un avis de recherche laissé par des festivaliers franchement cramés de la tronche concernant l’une de leur concitoyenne (et festivalière) visiblement Péruvienne ou Yougoslave prénommée Victoria Hamilton… Des propositions de rendez-vous absolument intenables pour des gens normalement constitués (avec quelques fautes de goût concernant le choix de concerts comme peaches…) s’accumulaient et étaient renouvelés et proposés chaque jour avec une régularité aussi incroyable que notre capacité à aller faire les courses… La gueule retournée.
La mystérieuse demoiselle devint pour nous un grand sujet de conversation entre 2 instants de semi conscience.… Pendant tout ce temps -G- et –J- se disputaient violemment au sujet du Trio In E Flat Violin, Cello And Piano Op. 100, D.929 - Andante Con Moto de Schubert dont le titre original n’est autre que la jeune fille et la mort. En gros : de banales histoires de zicos complètement farcis sous un soleil de napalm et privés de sommeil depuis 1000ans.
Après quelques jours de cette cadence infernale, les amarres de nos derniers neurones ayant sauté, le parallèle avec l'histoire de Miss Victoria devint évident. Victoria Hamilton est morte brûlée après s’être paumée dans le désert de palmes.-C- hurla quand nous lui expliquâmes le sort de cette jeune fille.
Nous entreprîmes quelques recherches mais trop laminés, nous avons du abandonner au bout de quelques minutes…
Le festival s’acheva dans l’horreur la plus inconcevable… Nous pleurions à chaque concerts et les stocks de « Downers » commençait à chuter…
Le séjour touchait à sa fin.
A notre retour la première répète tourna au drame entre hurlement de damnés, contorsions possédés sur le sol ou démentes sur l’avenir du groupe. On se devait d’expliquer l’histoire de la fille à notre manager soucieux de notre santé. Cela attira l’attention de sa femme qui (en adepte de l’occulte) nous proposa une véritable séance de spiritisme. En réalité nous apprîmes bien plus tard qu’il devait s’agir d’un truc plus grave type exorcisme du groupe, mais on se demande encore si ils ne se sont pas foutus de notre gueule. Bref, là aussi on se rappelle pas de tout.
Sous l’emprise de ses poudres bizarres on s’était retrouvés assis en tailleur, en cercle, à même le sol, pour de communiquer avec la défunte. Après quelques phrases ridicules et un long monologue assez chiant de notre prêtresse ce fut le trou noir….Plus aucun souvenir du truc… Juste un sacré mal de tronche. On s’était retrouvés seul dans le local de répète avec des dessins à la craie sur le sol et le plafond (dont un ressemblait à… une bite) et une bonne centaine de bougies allumées.
La répète suivante : -G- et –J- étaient d’accord sur l’affaire Schubert et nous avons composé Victoria Hamilton…
Que dire….
Tout est maintenant dans ce morceau.
Si vous en savez plus…..