Monday, October 01, 2007

Contemplation du rien et land art

Bon allons y tout de Go. A l'heure où vous lirez ça nous serons p'tet tous morts, massacrés les yeux lavés à l'acide chlorhydrique et la cervelle sortie par les oreilles avec un crick et un aspirateur et néttoyée à la Javel par notre manager hystérique qu'on aime bien un peu charrier des fois quand nous atteignons des degrés de déchirures ultimes. Voila l'histoire :..:
Notre super manager et sa femme (du style bombasse chaudasse, chauffeur suivez ce cul qui prend tout les virages) sont partis en virée croc-love-romance et culture le week end dernier on ne sait plus trop où pour voir une expo de Land Art avec Michael Heizer et Robert Smithson. Un truc ou des gars fond éclater des pots de peintures (à moins qu'il ne s'agisse de marmottes ou de mouflons) sur des pitons rocheux, ou emballent des sapins avec du PQ multicolore, ou plantent des brosses à dent dans des clairières... Vous voyez le truc? Nous ça nous a de suite parlé. Surtout depuis qu'il y'a trois semaines on a refait le double intégral du trousseau de clé de notre cher manager. Nous sommes de grands artistes voyez vous.
Après la rituelle répet du samedi passée à se hurler dessus pour une putain d'histoire de note qui devait "minoriser" ce putain de passage de notre dernier morceau, (un truc sur un avion accroché au plafond dans une soirée avec un risque de crash imminent sur les convives, morceau que vous entendrez bientôt ici... ou ailleurs). Bref, un état de folie indescriptible avec C qui menaçait une fois de plus au final de fracasser sa basse sur le sol a cause des voix d'autres personnes qui auraient du être (mais qui n'étaient pas) dans la salle... ou encore T qui avait fini une fois de plus par crever la peau de la caisse claire (traduction de trop de speed tue le speed). Bref la routine quand G se mis a agiter le fameux trousseau... Et là…
Y'a des choses comme ça qui mettent tout le monde d'accord.
46 minutes après nous étions dans la cuisine désormais complètement retournée de notre manager adoré tout les placards ouverts sans dessus dessous. Nous avions préparé notre Mojito royal sois rhum (2), red bull (12), guronsan (2x2 tubes), efferalgan codeiné (2 tubes après ça tue le foie et on devient toxico), sirop de menthe et… 2 verres d'alcool à 90… nous demandez pas comment on l'a eu (salut ami pharmacien). Le tout dans le plus gros saladier qu'on ai trouvé. Et des « Smarties »… La suite….
Vautrés dans son salon à jouer à sa playstation sur son écran avec son projecteur retourné (qu'on a cru péter en le tombant, mais bon, solide le truc)… pour augmenter la difficulté de son jeu de bagnole. Une tuerie. J'ai gerbé 3 fois et C hurlait en croyant que le pilote était mort chaque fois qu'on plantait la bagnole dans des salves de couleurs et de lumières psychédéliques format 4/3 … Ca arrivait souvent parce que pour aller à Droite fallait tourner à Gauche…Bon on était farci jusqu'au bout de nos tiffs… (que G rase chaque fois qu'on passe une frontière d'ailleurs….)… Une bonne soirée de dynamitage de tronche en règle… On avait même mis les soutiens-gorge de sa femme sur la tête pour faire comme si c'était des lunettes de courses… La très grande classe. Vous auriez du voir ça. Au milieu de tout ça la chatte de la femme de notre merveilleux manager qu'ils avaient laissé (Rex ou Medor je crois) paraissait marcher sur un plancher électrique à la recherche de sa gamelle, confondue juste avant par tout le groupe avec la bassine à quiche…. La musique à un volume sonore absolument démentiel ; les boredoms ou bien le requiem de Mozart… 'sait plus trop… Bref le papier peint se décollait et mes os temporaux se disloquaient un peu plus au fur et à mesure que je collais ma tête contre l'enceinte grosse comme un cercueil. J'allais très certainement en claquer, la tête explosée sur la membrane du baffle…
Et puis… D'autres centres d'intérêts allaient et venaient et la soirée vira vers une espèce de contemplation du délabrement cellulaire interne qui nous guettait : G anxieux comptait les neurones qu'il perdait pendant que J scrutait ses avant bras pour essayer de voir un signe d'érosion de son épithélium cutané. Moi et C avions décidés de nous fixer mutuellement pour voir lequel vieillissait le plus vite, je perdais …. T essayait de rentrer une tranche de pain de mie dans la « play ». Le néant était un spectacle hallucinant et nous n'en perdions pas une miette. La beauté absolue du grand rien comme seule muse….
A ce moment même nous écoutions le chant des dieux ! Après avoir croisé la courroie de la platine vinyle de notre hôte nous passions son édition « collector » de « picture at an exhibition » en 45 tours…. L'ange de la mort pouvait venir nous chercher nous avions vu Dieu !!!!
Et c'est là qu'intervient le Land Art…. J qui testait la phenothiazine, tout crispé de la mâchoire, a mâchouiller comme un lapin et a baver partout décida pour une fois qu'on pourrai faire un peu plaisir à notre manager… (rien à voir avec la fois ou l'on avait décidé de lui faire une surprise en voulant inséminer sa femme pour qu'il soit papa et …). Non un truc qui lui ferai vraiment chaud au c--ur…. Un truc pour lui prouver que finalement on n'est pas de si mauvais gars…. Une intention divine nous habitait désormais.
On a compris que notre manager était un gars raffiné, un fondu d'art contemporain (à se taper des Fiac, des biennales à tour de bras…) Bref un gars qu'en a dans la tête… Aussi l'idée qu'à son retour il se retrouve chez lui comme dans un temple du Land Art ne pourrait que le rendre heureux… On imaginait presque ses larmes de reconnaissances perler et nous tenant par les épaules… Enfin notre manager pourrait nous apprécier pour autre chose que notre musique… pour notre coté humain et surnaturel.
L'idée était simple : J, G et T reconstitueraient le milieu naturel (le Land de ART), pour cela les saladiers et les casseroles serviraient à ramener la terre, le gazon, les plantes et les panneaux de signalisation pendant ce temps, on préparerait (C et moi, N) le chat-pinceau avec toutes les couleurs pour peindre trouvées dans cette baraque…. Une véritable chapelle où mysticisme et environnement pourrait fusionner en un vortex d'où jaillirai la paix sur terre. Le landart acte rédempteur !!!
A l'aube la turne ressemblait à un rond point après 2 guerres nucléaires avec des morts dans les 2 camps et des traînées rouge sang (le super pot d'acrylique tout neuf trouvé en fouillant bien) du sol au plafond blanc. Le chat ayant gobé les « downers » qui traînaient sur la table étant devenu franchement léthargique. Nous dûmes le porter pour colorer le plafond… Tout le groupe s'endormant avec deux personnes de plus dans le salon, des inconnus… rencontrés dans le trip du rond point… Sur la table du salon trônait enfin libéré de son pot le formidable ficus de 2 mètres de haut, le sommet écrasé au plafond le retombant comme un saule pleureur.
Le dimanche se poursuivi après approvisionnement en substances délirantes et comiques avant de se terminer pour se calmer par un benzo-trip et peaufiner l'oeuvre…. Tout le monde s'endormi pendant que les deux inconnus embarquèrent (on l'appris plus tard) le projecteur et la « play »….
Nous partîmes en fin de journée, juste a temps pour voir du bout de la rue la bagnole de notre gourou se garer…. Nous pensions à lui très fort… fatigués mais heureux de lui offrir tant.
C'est pour toi chef !!! rien que pour toi!

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